L'objectif principal de cette étude est de créer une cartographie des reculs événementiels du trait de côte couvrant de manière homogène la totalité du littoral français, en métropole et dans les départements et régions d’outre-mer (DROM).

La définition donnée au « recul événementiel » dans cette étude correspond au « Lmax » décrit dans le guide « Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) » (DGPR, 2014) défini comme : « la valeur du recul du trait de côte consécutif à un événement tempétueux majeur pour les côtes basses meubles ou dû à un événement brutal majeur (en m) ». Sa valeur est déterminée pour les côtes basses et les côtes à falaises d’après « le recul ponctuel maximal qui peut être observé sur une période aussi longue que possible ou défini à dire d’expert ».

La première étape de projet implique la création d’une base de données recensant les valeurs de recul événementiel par grand type de morphologie des côtes (telles que les falaises et les plages) et par unité morpho-sédimentaire, c’est-à-dire par environnement similaire. Cette base de données est élaborée en consultant les observatoires du trait de côte, ainsi qu’en exploitant des sources bibliographiques.

Dans une seconde étape, cette base de données est intégrée dans un Système d'Information Géographique (SIG), appliquée à un trait de côte préalablement segmenté selon sa géomorphologie et par unité morpho-sédimentaire. Ce processus permet d'obtenir une évaluation des reculs événementiels sur l'ensemble du linéaire côtier.

Le sens donné à la notion de « recul événementiel » peut varier selon les experts ou les sources d'information, ce qui risque d'introduire une certaine subjectivité dans les résultats. Par exemple, avec des données historiques, il peut être parfois compliqué de distinguer si un recul mesuré du trait de côte résulte de processus érosifs ou est plutôt attribuable à des dépôts laissés par des submersions marines pour les côtes basses.

Il convient de noter également que les sources de données utilisées et la recherche menée ne sont pas exhaustives. Des valeurs forfaitaires ont dû être introduites pour les zones où les informations manquaient. Bien qu’elles soient très cohérentes avec les informations collectées, ces valeurs forfaitaires constituent une limite importante de l’étude.

La principale limitation méthodologique de cette étude réside dans l'adoption d'une valeur unique de recul événementiel pour chaque type d'environnement au sein d'une même unité morpho-sédimentaire. Ces unités, souvent étendues sur plusieurs dizaines de kilomètres, incluent en réalité une grande diversité d'environnements avec des expositions variées aux houles dominantes. À l'échelle nationale, et avec les ressources allouées à cette étude, il est difficile de représenter fidèlement la totalité des configurations du littoral.